Le Théâtre d’Un Jour a été fondé en 1994 par Patrick Masset, tout juste licencié en philosophie. Il créé alors un premier projet solo intitulé « Holzwege ». En 2000, il met en scène « Du Vent… Des fantômes… » (La Fabrique Imaginaire), spectacle de théâtre présenté dans toute la francophonie (TNB, Théâtre du Rond Point à Paris,…). Il sera joué jusqu’en 2013. En 2005, la compagnie Vent d’Autan, basée à Auch (F), lui demande de mettre en scène sa nouvelle création sous chapiteau « Autour d’Elles », spectacle de cirque qui tournera dans toute l’Europe durant quatre années (Kit à Copenhague, la Villette à Paris,…).

Après différentes créations pour la rue, le théâtre, l’opéra,… (l’Opéra Pompier, Wejna, le Farfadet, les Wawas,…), Patrick Masset décide de se consacrer à des projets plus personnels. En 2008, le T1J décide d’acquérir un chapiteau pour la diffusion de ses spectacles, ce qui fait de lui le premier cirque actuel sous chapiteau de Belgique francophone. Cette même année, « L’Enfant qui… » est créé au festival Zomer Van Antwerpen. Ce spectacle s’inspire des premières années de la vie du sculpteur Jephan de Villiers. Il donne à voir la vision toute en sensibilité qu’un enfant peut ressentir face au monde adulte. « L’Enfant qui » sera joué plus de 300 fois (Festival CIRCa à Auch, Théâtre des Doms à Avignon, La MaMa à NYC…).

En 2012, « Alaska » est créé. Il s’agit d’une production interdisciplinaire coproduite par les 4 Centres Dramatiques de Belgique et le Festival Bis’Arts. Cet objet artistique très particulier traite de la mémoire et de ses troubles afin de mettre en doute le réel. Alaska reçoit un superbe accueil.

En 2015, le projet Les Inouis est créé en réponse à la crise des réfugiés que connait l’Europe. Il est coproduit par le FMTM de Charleville-Mézières (In) et Underbelly (Fringe Festival d’Edimbourg). Ce projet « non abouti » sera entièrement recréé en 2016 sous le titre «Les Inouis.2 ». Il s ‘agit d’un projet interdisciplinaire (cirque, théâtre,…) croisant l’histoire de migrants d’hier et d’aujourd’hui. Ce projet a été diffusé dans deux versions :

La première est présentée dans une remorque de camion transformée en salle de théâtre itinérante. Il s’agit d’une forme courte (30 minutes) suivie d’un débat. Ce projet citoyen est destiné à des publics prioritairement non « professionnels » avec, pour ambition, d’amener le théâtre vers les gens (CPAS, écoles, banlieues, villages, …). Il a été créé en collaboration avec le PAC et le CIRé.

La version longue du spectacle présentée sous le chapiteau ou en salle a été créée en 2016 au 140 à Bruxelles. Ce spectacle a été joué près de cent cinquante fois (FMTM de Charleville / in, Festival Zomer d’Anvers, La MaMa de New-York, …).

En mars 2018, Strach – a fear song est créé au Festival Up ! Ce spectacle, joué sous notre chapiteau ou en salle, rassemble 3 circassiens, 1 chanteuse lyrique et 1 pianiste. Strach – a fear song parle des peurs, présentes en chacun de nous, et de la nécessité de les dépasser. Ce spectacle a reçu en 2018 le Prix du Meilleur Spectacle de Cirque lors des Prix Maeterlinck. Il a été joué cent -cinquante fois à ce jour (Théâtre des Doms à Avignon, Festival Circos de Sao Paulo, Le Maillon – Scène Européenne à Strasbourg,,…). La Covid a interrompu la tournée de ce spectacle de mars’20 à, minimum, janvier’21 avec près de cent dates annulées (Attol Festival de Karlsruhe, Winterfeest de Salzburg, London Mime Festival, …).

Durant la crise sanitaire (2020-21) le T1J a créé TINA, une tragédie musicale qui aborde la thématique des répétitions dans nos vies, dans l’histoire et sur scène. Il s’agit d’une pièce transdisciplinaire rassemblant dix artistes : 5 circassiens, une performeuse, un enfant, une chanteuse soul et un duo de jazz.
TINA questionne la nécessité du changement pour chacun d’entre nous.

Des cohérences surgissent de ce parours…

D’une part, le lien à la musique et à l’art plastique, toutes ces créations se concentrent sur une même interrogation : quelle est la part d’humanité encore présente dans notre monde ?

D’autre part, une façon d’envisager la création, la diffusion et la production des projets sur du long terme. Nous souhaitons faire jouer nos spectacles longtemps, en faire évoluer la forme, intégrer les spectateurs au travail dès les répétitions. La semi et le chapiteau font partie intégrante de cette stratégie. Une semi transformée en salle de théâtre itinérante qui va vers les publics. Ou un petit chapiteau, léger, facile à monter, intime dans lequel on retrouve un rapport vrai aux gens et une confiance nécessaire pour qu’un échange puisse avoir lieu.

Nous défendons également avec obstination un besoin d’imposer une véritable écriture à la pratique circassienne tout en décloisonnant sans cesse les disciplines. Le point central de notre travail reste la recherche de formes artistiques originales fondées sur la « confrontation » de pratiques et de langages complémentaires.

Il nous semble important de préciser que le T1J est installé à Vonêche (sud de la Province de Namur) dans une région défavorisée, voire sinistrée culturellement parlant. Depuis 2008 il a fallu faire preuve de ruse, d’une extrême originalité et d’un travail colossal pour convaincre des partenaires curieux de suivre notre travail ambitieux. Depuis 2019, nous bénéficions d’un lieu de stockage construit sur fonds propres, qui sert également de lieu de résidence à la compagnie. Nous sommes, peu à peu, en train de l’ouvrir à d’autres opérateurs.